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démarches/outils

  • Politopia part du principe de l’importance d’un regard mouvant entre mondes professionnels, modes opératoires et langages de représentation. Un renouveau des regards portés sur la Ville engage une relecture du déjà-là du territoire, de la vie urbaine dans sa trivialité et ingéniosité. Nous soutenons que la marche à pied est un moyen pertinent pour penser la fabrique de la Ville et pour adresser des questions plus larges sur la métropolisation, la gouvernance, les mobilités, l’urbanité…Questionner la Ville par la marche met en évidence le caractère évolutif des espaces publics, des paysages métropolitains et donne les clés pour des lectures plurielles de l’Urbain, dans ses configurations et temporalités multiples.

  • Nous interrogeons les démarches et les boîtes à outils traditionnelles de concertation et de diagnostic en proposant une approche inductive qui part du sol et qui cherche à instaurer des regards itératifs entre les disciplines. Comment se croisent attentes, vécus, usages ordinaires et aspirations extraordinaires avec imaginaires et cultures locales ? Nous proposons, des dispositifs de lecture, et d’appréhension de territoires (via des protocoles concrets de représentation du changement urbain) malléables, évolutifs dans les temps du projet et rapidement employables dans le cadre des discussions inter-acteurs. En mettant en amont le lien entre pratiques péripatéticiennes et modes d'enquête imaginatifs, nous aiguisons un regard itératif entre échelles géographiques et dynamiques de transformation de lieux.

  •  Nous observons, arpentons, explorons, les territoires, du perron de la maison jusqu’au grand paysage d’une urbanisation diffuse et nous tâchons de comprendre la ville dans tous ses rythmes, ses temps, ses interstices, ses potentiels... Le contexte de la crise économique, sociale et environnementale associe le débat autour de la marche à de nouveaux questionnements : comment mettre en œuvre des stratégies d’aménagement qui sont à l’écoute des lieux de vie, investis par une population diverse, tout en sauvegardant les identités locales et les richesses culturelles ? L’aménagement est ainsi appelé à nouveau à instaurer les équilibres là où la vie crée des exclusions. 

Quatre protocoles d’action sur le territoire

i arpentages

Parcours commentés, interviews go-along, cartographies des marches collectives, jeux de pistes, transects, marches collectives...

Arpenter les lieux pour se rapprocher des réalités imperceptibles, et déceler le caractère complexe des territoires. Arpenter pour révéler des ambiances, accéder à des émotions, documenter la richesse de la matrice de cheminements urbaines (sentiers, venelles, trottoirs, carrefours, parvis...). Revendiquer la marche comme un moyen d’analyse et levier de projet dans des lieux triviaux et extraordinaires. Marcher pour repérer des continuités perceptibles, pratiquées, mais aussi des ruptures, des enclaves, des densifications rythmiques ou raréfactions. 

Marcher pour irriguer le territoire et parler du monde habité via des lectures communes et des récits individuels.

Marcher pour partir du sol (Merleau-Ponty, 1962) et mettre en évidence l’acte de se mouvoir comme acte kinesthésique, liant le spatial avec le temporel, le particulier avec l’universel. Penser la ville par la marche, déplace le regard de l’aménageur des lieux aux itinéraires multiples, au séquençage urbain d’expériences. En plaçant la focale sur la manière dont le corps se meut dans des configurations spatiales multiples, la marche devient un outil d’effervescence (M. Corajoud) et l’aménagement s’engage dans une lecture de l’Urbain dans sa dimension technique, foncière politique mais aussi sensible, sociale, émotionnelle, culturelle…

ii narrations

Journaux de bord, entretiens semi-directifs, cartes mentales, participatory mapping, atlas photographiques... 

S’intéresser aux narrations multiples de la Ville permet de révéler des nouvelles pistes de dialogue sur la fabrique de celle-ci. Regarder de près la singularité de l’expérience, donne accès à des mémoires collectives, logiques d’appartenance et sentiments de familiarité pas facilement traçables dans des enquêtes quantitatives hors sol. Interroger les modes narratifs sur l’urbain permet de saisir des dynamiques spatiales, accéder à des informations spontanées (difficilement saisissables), faire le lien en temps réel entre évaluations, jugements, attentes, visions et caractéristiques physiques d’un lieu. 

iii partages

Ateliers de concertation, ateliers à l’adresse du jeune public, ateliers de formation de professionnels, rapports techniques, conception et édition de livrets de concertation, cartes interactives, podcasts, mindmapping…

Quels moyens de partage des expériences urbaines ? Comment communiquer sur les attentes d’un projet ? Comment mettre des mots sur des ressentis par rapport à un lieu ? Comment dialoguer autour de la rédaction d’un cahier de charges ? 

Partager la marche, les souvenirs d’un lieu, les expériences dans un quartier, signifie aussi pouvoir débattre sur les envies, les postures, les visions…de toutes les parties prenantes. Comment présenter des données issues du ‘sensible’ du ‘monde vécu’ et les croiser avec les données plus 'rationnelles' (cadastres, statistiques etc.) ? Nous visons à briser les frontières disciplinaires en mêlant des protocoles traditionnels d’enquête avec des démarches explorées dans les arts, la psycho-géographie etc. 

iv fictions

Films, podcasts, nuages de mots, ateliers d’écriture, collages photos…

"Et si ce lieu… ?" Face à la complexification des procédures de planification d’aménagement, la multiplication des acteurs et la fragmentation des responsabilités, une vision d’ensemble, de cohérence du projet s’avère être de plus en plus nécessaire dans des nombreux cadres opérationnels (concours, appels à projets, consultations internationales...). La recherche et la structuration de ce qui fait sens, ce qui fédère autour d’un récit commun est une tâche fastidieuse. Politopia propose de partir à la découverte de lieux, d’histoires, de territoires comme des Espaces-Agoras suscitant la rencontre, la superposition, la confrontation, le brassage des multiples visions. La fiction est ici utilisée comme un prétexte, comme un déclencheur de débat. Repérer des fictions existantes ou en créer des nouvelles, est une manière d’informer les processus d’analyse et des stratégies de fabrique d’un lieu avec des entrées issues de l’interaction unique que l’habitant produit avec un territoire. Il s’agit de penser la Ville non seulement à travers la mise en mouvement mais aussi à travers la mise en récit. Comment accéder à des significations que chacun donne à un lieu, des imaginaires et des images produites concernant un espace pratiqué au quotidien ? Quels sont les lieux de valeur pour chacun dans la Ville mais aussi quelle valeur auraient ces données dans la définition du projet urbain ? 

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